Crète, terre d’origine de la civilisation européenne (12) Falassarna

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En quittant Kolomvari, Google Maps qui ne s’était pas formalisé de nos infidélités au parcours prévu nous a ensuite conduits à Falassarna au trot allègre de nos chevaux mécaniques jusqu’au bout de l’île par une route sinueuse qui nous offrit une vue panoramique sur la région. Là, j’ai commencé à me préparer au retour en allant tremper mes pieds dans l’eau ou en restant à l’ombre des rochers pour broder, pendant que mon mari se reposait ou explorait les environs à pied. J’aurais aimé faire la balade jusqu’à Gramvoussa, mais il aurait fallu un jour de plus. Et c’est ainsi que nous avons négligé les dernières propositions de notre agence, car mon besoin de recueillement et de méditation était impératif après avoir reçu, vécu, contemplé de telles richesses.

Falassarna : ville antique

Un site archéologique dont il n’y a rien à dire ? Heu non ! Elle vit le jour sous les Minoens, fut une des 38 cités-état de la Crète qui battaient monnaie. Il n’en reste que des ruines dues aux caprices des dieux et de la nature. En effet comment reconstruire un port qui, un jour, se retrouva à 100m de la mer et à 8,5m au-dessus d’elle ? Une telle situation le condamnait de façon définitive par la faute d’un séisme, au début du 5ème siècle (438?), qui souleva l’ouest de l’île de 8,5m tandis que l’est s’enfonçait de 4m sous la mer. Cité minoenne très active, elle fut d’abord, au 6ème siècle av. J.-C., le port de Polyrhinia, cité guerrière, avant d’en devenir sa rivale. Situé dans une lagune naturelle avec accès à la mer par un chenal, son port avait tous les atouts pour une cité qui voulait se lancer dans le commerce international. Située à la pointe d’une région très fertile, elle en était le débouché naturel, ce qui la rangea dans les ports les plus importants de Crète, surtout à la période hellénistique. Détruite en -67 par les Romains, reconstruite, puis à nouveau détruite par un séisme en 365. Les archéologues y ont trouvé les vestiges de fortification, de tours défensives, une nécropole, un port de guerre, des monnaies de toutes provenance…


Une vue du site archéologique que Daniel aurait pu voir
À proximité du site, le chemin passe devant cet énigmatique et énorme trône de pierre.
On suppose qu’il était celui de la déesse phénicienne Astarté, protectrice des marins.

Falassarna, 13 octobre 2021

J‘écris sur le balcon de notre chambre. Le soleil est caché par les nuages. La mer étale ses couleurs qui vont du bleu lagon sombre (près du rivage) au gris brumeux, vers l’horizon. Sous mes yeux, elle déploie ses vagues et ses larges rouleaux écumants. Hier, jour de grand vent, elle était plus spectaculaire, plus atlantique, moutonneuse et bellement roulante. La plage est en dessous de l’hôtel, un sentier de terre pentu y mène. Avant d’y accéder, je traverse une zone de plantes qui moutonnent en buissons bas. Puis je foule un sable rosé bien doux sur une courte distance, car très vite, les roches semi enterrées ou dressées en chiens de garde me rappellent qu’ici, la montagne est toujours proche. Après avoir failli glisser plusieurs fois sur des partie rocheuses engageantes mais bien trop moussues, j’opte pour l’entrée dans l’eau sur un dallage de roches aplanies. Plus tard, je découvrirai des passages sableux entre deux rocs. Ça, c’était pour ce matin. Hier, les gros troupeaux de moutons qui se précipitaient vers moi m’ont rendu méfiante quant à la possibilité de tâter la température de l’eau. Je l’ai quand même fait, mais plus loin. En effet, au bout de la plage, j’ai trouvé un passage en sautant de roche en roche, puis une succession de petites anses qui abritent, chacune, des plages plus classiques et plus vastes avec les parasols et les transats tout aussi classiques.

Il est dix heures et demi. Daniel est parti à la rencontre de ce qui sera le dernier site archéologique à sa portée d’helléniste distingué. Quant à moi qui ai demandé cette pause de repos avant de repartir et de retrouver notre port d’attache habituel, je suis comblée : je termine le voyage par la mer, une petite baie close par des montagnes roses qui se termine en longs caps et, derrière moi, un étagement de cultures en terrasses. Au-delà des terrasses, sur les pentes devenues abruptes, les oliviers, omniprésents en moyenne montagne.

Après la bande de végétation côtière, place aux terrasses de bâtiments et de culture
Je traverse une zone de plantes qui moutonnent en buissons bas. Puis je foule un sable rosé bien doux sur une courte distance, car très vite, les roches semi enterrées ou dressées en chiens de garde me rappellent qu’ici, la montagne est toujours proche.

La mer, la montagne, les cultures qui s’agrippent aux coteaux : un résumé de la Crète. Pour les puristes adeptes de sites préservés, un large bémol cependant : ici, sur la partie de la côte à peu près plane foisonnent les serres où se cultivent les bananes. Shocking ! Un mot d’anglais de ma part, quoi ? Eh oui ! Moi qui aime les bains linguis-tiques où, au bout de quelques jours, j’arrive à saisir les mots par l’oreille et à me débrouiller, j’ai perdu, au fil des jours, le peu de grec que j’avais assimilé avant de partir, mais le vocabulaire anglais qui s’était fiché en moi à l’écoute des Beatles et consorts s’est réveillé : je me suis découvert une compréhension de cette langue que j’ignorais, sachant que l’anglais parlé par des étrangers à des étrangers est certainement plus simple à entendre que l’anglais autochtone. Bref, dès que je m’essayais à prononcer un mot, une phrase, je déclenchais illico une tirade en anglais qui me rendait coite et stupide. Alors, je faisais signe à Daniel de prendre le relais. C’est ainsi que j’ai découvert qu’il se débrouillait fort bien.

Cet araucaria, baptisé « Pin de Norfolk » m’a ravie au long de notre voyage par sa grâce de danseuse minoenne. Alors qu’il est d’introduction récente en Crète, il est devenu courant au long des promenades littorales des grandes villes. Et pourtant, le motif de ses aiguilles appartient aux motifs traditionnels de la poterie crétoise

Parenthèse : Daniel vient de rentrer de sa visite archéologique, trempé.

« Tu n’as pas pris ton imperméable, au cas où il y aurait de la pluie ?  

– Ça n’en valait pas la peine, il n’y avait qu’un kilomètre à faire. 

– Et le site archéologique ? 

– Il était clos et s’il y avait une entrée, je ne l’ai pas trouvée. Par contre, j’ai lu sur des panneaux qu’il suffisait d’activer une application sur smartphone pour avoir une visite virtuelle du site avec toutes les explications nécessaires. Comme si c’était la même chose ! »

Voilà qui résume bien une frustration qui fut maintes fois renouvelée : le plaisir anticipé, l’imagination éveillée par les notifications alléchantes des guides et… une pancarte annonçant une fermeture, une modification d’horaires, des travaux, un déménagement ou rien du tout qu’un grillage clos, une porte de bois.

Après ces parenthèses linguistiques et météorologiques, revenons à ces serres si déplaisantes aux yeux qui aiment les sites sauvages. Elles ne me déplaisent pas parce qu’elles permettent à des paysans de continuer à vivre sur place et parce qu’il y a une contradiction majeure entre le désir d’avoir des sites restés « sauvages » et un besoin toujours plus grand de technologies et donc d’électricité, et donc de perte toujours plus large d’indépendance, d’autosuffisance et de liberté… Bon, ne médisons pas trop des éoliennes et des panneaux photovoltaïques qui, sur cette île, se trouvent, en général, en pleine montagne, loin de tout attrait touristique. D’autre part, ce site si loin de tout, parsemé de quelques bâtisses à l’architecture bien pensée, garde un aspect sauvage que ne déparent pas les installations agricoles, car ici, c’est la mer qui m’intéresse, pas ce que mon dos est seul à voir sur le flanc de montagne immédiat.

Le soleil est de retour, entre deux nuages. Je retourne sur la terrasse d’où j’admire quelques pans de ciel hésitant à se dénuder. « J’y vais ou j’y vais pas », se demande-t-il, tandis que le vent lui susurre « Encore un petite nuage ? » Et comme le soleil est dans la même expectative (« Cela vaut-il vraiment la peine de laisser tomber ce peignoir douillet ?), on peut passer la journée ainsi. Ah ! Un rayon vient de frapper mon épaule : je retire mon pull-over. Pendant ce temps, le tintement régulier du goutte à goutte venant du balcon du dessus me rappelle que la pluie était encore là, il y a peu, et que je dois rester prudente. Eh oui ! C’est la mi-octobre et tous les paysans appellent de leurs vœux une pluie qui ne s’est pas manifestée depuis la fin de l’hiver. Comme chez nous, les quatre saisons ont laissé la place à deux saisons et à un rythme météorologique un peu particulier et déstabilisant. À noter que les balcons des hôtels ont, parfois, l’inconvénient de devenir inhabitables dès que le soleil déploie ses rayons sur le crépi du mur. Il en résulte une chaleur réverbérée propre à faire comprendre ce qui se passe dans une rôtissoire. Vite, retrouver de la fraîcheur. La chambre ? Pas question : je suis venue pour être dehors, m’imprégner de couleurs, odeurs, tableaux divers, reliefs… Je pars donc à la plage… Euh ! Daniel arrive, un verre à la main. Il en sort un objet long, fin et tubulaire en plastique d’un beau bleu, le pose sur la table où j’écris et m’invite à le photographier. Il me propose de lui accoler la légende suivante : « vestige fort bien conservé datant du début du 21ème siècle, ultime exemplaire de la phase « plastoc » de l’ère pré électronique. » Rappel fort intéressant sur le fait que ce type d’ustensile, fort utile pour ceux qui préfèrent aspirer une boisson plutôt qui tremper leurs lèvres, est condamné, législation oblige, à disparaître sur tout le territoire européen, du moins dans sa version en plastique .

Préliminaires d’un voyage

Bien, tout cela est fort intéressant, mais je n’ai toujours pas écrit la moindre page sur les préliminaires de ce voyage. Vite mon ordinateur portable. Vite, un peu d’écriture, puisque, décidément, les ménagères du ciel ont décidé de recommencer une session nettoyage.

Ouah ouh ! Le beau cadeau qui nous est fait par amis et famille à l’occasion d’un anniversaire ! Je commence à naviguer sur Internet pour voir ce qui est proposé, tandis que Daniel fait le choix d’une agence positionnée, de façon sympathique sur l’écotourisme. Écotourisme ? Kéksékça ? Le préfixe « éco » venant du mot grec qui signifie « maison, foyer », je conçois que l’économie soit la liste des règles à respecter pour avoir un foyer bien organisé, et sans endettement, comme me l’a enseigné Xénophon dans un livre fort ennuyeux et insipide accentué par son style clair et sec. D’un point de vue étymologique, l’écologie serait donc le discours théorique sur le foyer. C’est un peu ardu à comprendre si on découvre qu’en réalité, il ne parle que de la nature au sens le plus large du terme. Quant à la notion d’écotourisme, ce serait le tourisme chez soi, dans son foyer ? Le tourisme au logis, en quelque sorte ? À moins qu’il ne s’agisse de tourismologie ? Très peu pour moi.

Daniel, qui ne raisonne pas ainsi, est séduit et demande renseignements et devis à l’agence française qu’il a repérée et qui nous renvoie sur son correspondant grec. Nous recevons, immédiatement, un discours enthousiaste de deux pages (times12) : nous sommes les bienvenus pour un voyage personnalisé qui se déroulera sur la partie sud de l’île, la plus intéressante et la plus riche en visites possibles. Nous sommes fin juillet et n’avons pas encore d’idée sur les dates où nous serons disponibles. Nous demandons plus de détails. Rien ne se passe. Au bout de plusieurs relances –par Internet– la correspondante nous signale qu’elle est « sur le terrain », qu’elle ne peut pas s’occuper de nous et qu’elle reprendra contact dès qu’elle pourra. Les semaines passent. Deux relances… Et puis, à la mi-septembre, envoi d’un devis chiffré sans aucune précision sur ce qui nous est proposé. Contact téléphonique : « Je suis sur le terrain, je vous joins plus tard. » Vient un courriel : « Je vous écris pendant une pause où tout le monde est en train de peindre. » Réponses floues et imprécises à nos questions précises. En gros, puisque nous voulons un voyage personnalisé, à nous de fournir nos dates et nos propositions. À un courriel qui demande un entretien téléphonique pour sortir de l’impasse, suit une réponse sèche selon laquelle, elle n’a pas l’habitude de travailler avec des harceleurs qui voudraient lui faire modifier son rythme de travail. J’ai alors compris que nous étions en face d’un cas de tourismologie aggravé où le discours comptait plus que l’accueil différencié. À prendre ou à laisser. Soit nous nous laissions faire par des personnes qui décidaient tout pour nous dans un esprit d’accueil au logis sans marge de manœuvre personnelle, soit nous étions rejetés comme n’appartenant pas au bon moule.

Pour mieux comprendre cette tourismologie, je vais alors sur le site de cette agence et le parcours de façon approfondie pour découvrir qu’il est une excellente mise en scène affective des divers membres d’un « collectif », tous gens estimables, qui se sont remis en question et ont eu le courage de se reconvertir vers plus d’authenticité. Applaudissez bien fort et laissez-vous guider par ces gens qui vous feront plaisir parce qu’ils savent, à l’avance ce qui vous fera plaisir ! Ouais, ouais, ce discours, je l’ai déjà entendu. Par expérience, je sais qu’il y a une catégorie de personnes dont le plaisir personnel réside dans le fait de faire plaisir à d’autres à partir de leurs propres désirs et envies lesquels seront, obligatoirement, adaptés à ceux à qui elles les proposeront en partage. En effet, ces personnes sont pénétrées de leur propre générosité et du retour affectif qu’elles méritent pour cela. Quant à la correspondante crétoise de l’agence française initialement interrogée, elle est française (d’origine crétoise) ; son agence est basée en France et elle n’est en Crète que durant le printemps et l’été.

Retour à la case départ, au sens propre du terme cette fois, car nous avons choisi les dates : du 3 au 14 octobre. Ça urge puisqu’il reste moins de dix jours avant le départ. Daniel contacte une autre agence « Evaneos »… et tout s’enchaîne harmonieusement. En quelques jours de discussions par Internet et par téléphone, Konstantinos Aloupis, l’agent local, patron et créateur d’Ecoevents nous concocte un programme tout à fait à notre goût et parfaitement conforme à nos demandes : découverte de la Crète véritable, de ses paysages, de ses habitants, de son passé, de son archéologie et, détail important, les plages célèbres et les endroits très touristiques ne nous intéressent pas. Au fur et à mesure des propositions, on questionne, on se renseigne, on se documente. Daniel achète des livres qui nous en diront plus sur les itinéraires, les sites dits « incontournables »… Je me plonge avec plaisir dans Naissance de la Grèce : de Minos à Solon (3200 à 510 de notre ère) qui traite des débuts de la civilisation grecque : il joint l’aliment intellectuel au plaisir de la lecture car l’écriture est claire ainsi que stylée. Je m’entraîne à mettre mes connaissances linguistiques à l’épreuve d’un apprentissage du grec moderne. Je ferai le constat, par la suite, que l’entraînement ne fut pas assez long. Et puis, il y a les démarches administratives compliquées par la situation sanitaire internationale. En quelques jours, nous obtenons le dossier nécessaire au départ.

Lorsque j’ai demandé à terminer le voyage dans un coin tranquille afin de faire une transition avant le retour, proposition nous fut faite de terminer le voyage à Milia mountain retreat, hameau loin de tout, reconstruit par des passionnés qui ont à coeur le respect des traditions locales et le souci de maintenir un mode de vie authentique : « maison en pierres, cheminées, chambres rustiques, pas de wifi ». Tout d’abord, je ne comprends pas que des « passionnés des traditions locales » aient donné au lieu un nom à consonance authentiquement anglo-saxonne. Voilà un exemple typique de tourisme au logis avec un programme qui sonne la fanfare du retour à la terre. Tout cela serait bel et bon si, d’une part, les aubergistes du lieu s’interdisaient toute infraction à leur programme et d’autre part, partageaient leur idéal avec toute personne intéressée à un prix raisonnable. Or, si la wifi est interdite aux clients, elle est utilisée abondamment par l’entreprise qui est dotée d’un site Internet très sophistiqué. D’autre part, le coût de deux nuitées par personne en tarif standard réserve l’expérience à des personnes au porte-feuille correctement garni, sachant qu’il faut y ajouter le prix des repas qui ne peuvent être pris que sur place, si on désire faire la cure complète. Par le passé, j’ai été accueillie dans des maisons paysannes où les murs des chambres arboraient leur appareillage de pierre. Chambres d’hôtes ou fermes d’estive montagnarde reconverties, j’y ai été accueillie et restaurée chaleureusement par des personnes qui étaient de leur terroir, en parlaient avec passion ainsi que de leurs travaux et produits agricoles. Tout cela pour un prix modique, avec le plaisir de partager nos expériences différentes, de découvrir des univers, des histoires liées aux lieux. Ils n’étaient pas au service d’un concept exotique ou idéologique de retour à la nature ou aux traditions. Ils étaient la nature et les traditions. Ils faisaient payer leur accueil à un prix qui leur semblait juste. Il ne leur serait pas venu à l’idée de gagner de l’argent en donnant bonne conscience à ceux qui y venaient faire l’expérience d’une prétendue pauvreté et d’un prétendu dénuement puisqu’ils avaient les moyens de se les payer.

Il est 18h15 et l’écrivain retourne au présent de son écriture. Tout d’abord, la pluie dont j’ai parlé au début de ces pages n’était que pluvine insignifiante au regard du rideau gris qui s’est abattu vers une heure de l’après-midi. Nous aurions dû être dessous pour une douche mémorable, si Daniel n’avait pas oublié les clés à l’intérieur du studio. Le temps de trouver quelqu’un à la réception qui lui donna une mauvaise clé, puis une personne en tournée d’inspection qui détenait un passe, de rentrer reprendre la clé…, le ciel, sans crier « gare ! », purgeait ses tonneaux à grands jets. Une fois les vannes d’en haut bien fermées, nous partons, clé en main et, en bas, sur une belle dalle en pente garnie d’un carrelage reluisant, je m’étale de tout mon long et me trempe dans l’eau qui dégouline sur la dite dalle. Retour à la chambre pour me changer. Nous partons enfin pour nous restaurer dans une taverne proche où il n’y a qu’un chat et le patron parce qu’il n’est que deux heures et quart et que personne, ici, ne se pointerait pour manger avant trois heures et demi/quatre heures. Les jours précédents, avec un petit-déjeuner crétois, j’arrivais à tenir jusque là, mais avec le petit-déjeuner continental servi ce matin, ce n’est pas la même chose. D’un côté, cela m’a rappelé que le retour est proche, de l’autre, étant toujours en Crète, ce n’était pas le bon moyen de tenir aussi longtemps. Le patron nous a quand même servis à une table proche de la terrasse non ouverte (because le temps) avec vue sur la mer calmée. Un chat fluet (comme tous ceux que nous avons croisé au fil des jours) nous a tenu compagnie, allant et venant ou se posant sur mes pieds ou se frottant à mes jambes. Après nos plats chauds est venu le temps de l’addition, c’est-à-dire de la tsikoudia (alias « raki » sous d’autres cieux mais il ne faut pas prononcer ce mot ici car il est d’origine turque) accompagnée cette fois-ci de glace au yaourt crétois au miel. Hier soir, dans une taverne attenante à l’hôtel, ce sont des raisins en grappe qui avaient accompagné la tsikoudia.